Pour tenter de recomposer ce passé rupestre le plus fidèlement possible, il fallait d’abord en déceler l’ordre chronologique. 6 divisions officielles en ont découlé avec en tête, la période des chasseurs datée à 3000 avant notre ère, dominée par la faune sauvage notamment les éléphants, rhinocéros, girafes, antilopes de la savane africaine et parfois le chien représenté comme défenseur aux côtés des Hommes. Divers symboles à dimension spirituelle s’ajoutent à la chaîne dont les spirales, les labyrinthes ou encore les cercles, présents d’ailleurs un peu partout dans le monde. Sans doute l’une des divisions qui intriguent le plus, surtout après la découverte très récente au Sud, d’un abri portant des peintures de rituels dits viking, prouvant le passage de peuples scandinaves dans l’Atlas saharien à la recherche de cuivre pour la fabrication de leurs armes, d’après l’hypothèse communément admise. Vient ensuite la période bovidienne marquant le passage de chasseur à éleveur, avec une prédominance de vaches, bœufs et buffles présentés celle fois avec plus de détails. Bien que l’Homme y apparaît changer de mode de vie, il est toujours représenté en peaux d’animaux comme habit, portant parfois la plume dite libyenne, symbole de prestige chez les Imazighen. La troisième période est celle des chars qui ne sont jamais accompagnés d’homme ou d’animaux, ce qui témoigne d’un certain prestige. En 4 ème division, la période chevaline dont les figurations sont très rares dans le Sud marocain par rapport au Sahara Central. Ce qui s’expliquerait peut- être par l’éventualité d’un bref passage des chevaux depuis l’Egypte vers l’ouest. Cette période est néanmoins décisive car marquant le saut de chevaux transporteurs à chevaux cavaliers. Après quoi, la fameuse période dite lybico-berbère car marquant l’introduction des formes géométriques et plus particulièrement des inscriptions tifinagh. Cette étape de l’évolution marquerait également le passage aux armes métalliques et la naissance de l’Homme cavalier, désormais muni de hallebardes, poignards et boucliers. Nombreuses dans le Haut-Atlas, ces inscriptions s’avèrent bien plus rares au Draa. Enfin la période caméline boucle le chaînon avec une transformation climatique en Afrique du Nord permettant au climat sec de s’étendre et donc aux espèces d’évoluer, avec l’apparition notamment du chameau.