C’est une aventure qui ne peut arriver qu’à un amoureux de la nature. C’est le cas de Salim. Ce jeune architecte d’intérieur casablancais aime à se ressourcer, dès qu’il le peut, dans les paysages grandioses de ses montagnes natales, du côté d’Ifrane. Cette passion pour la nature lui a permis de redécouvrir, en 2014, un félin d’une rare élégance qu’on croyait disparu au Maroc : le serval.
Ce jour-là, après avoir passé la nuit en solitaire, à observer les étoiles et à écouter les bruits de la forêt, Salim s’offre le plaisir d’une longue randonnée à pied. Il n’aime rien tant que ces moments où il entre en communion avec les arbres, les pierres et les animaux du Moyen Atlas. Assis sur un promontoire, il admire le spectacle qui s’offre à lui. Avec le même émerveillement que lorsqu’il était enfant.
Soudain, son attention est attirée par un bruit de branches écrasées. À sa grande surprise, il voit poindre deux oreilles de félin arrondies qui sortent d’une futaie de chênes. À mesure que l’animal approche, Salim remarque sa fourrure tachetée qui reflète le soleil et ses très longues pattes qui peuvent atteindre quatre-vingt centimètres. Sa poitrine est plus volumineuse et son ventre plus creux que ceux du léopard de l’Atlas. L’animal marche lentement, inquiet et magnifique.