Contrairement à ce que l’on croit, en Afrique, le cheval est omniprésent. Particulièrement dans les terres du Nord, depuis la Lybie jusqu’au Maroc, où ses traces ont marqué l’histoire, les croyances, l’art rupestre et les contes. De tous, le Barbe est celui qui, par son état d’esprit, a su inspirer les civilisations du monde entier…
Symbole d’endurance, monture de guerre, emblème de frugalité… Le Barbe, ou « Cheval de Barbarie » par les auteurs Romains, est sans doute l’être qui sait le mieux dissimuler son jeu. Assez court et fin, quelque peu anguleux, au profil rectiligne et à la longueur souvent carrée et médioligne,… Tout y est pour le classer, selon les standards humains de la Beauté, dans la catégorie « peu élégant ». Et pourtant, cette race chevaline, originaire du Grand Maghreb, son berceau, et élevée par les tribus nomades, est dotée d’un caractère et d’une force intérieure exemplaires. « Il peut la faim, il peut la soif, il peut le froid, il peut le chaud, jamais il n’est fatigué », écrit, à son propos, le Général Eugène Daumas dans les Chevaux du Sahara. En effet ! Le Barbe s'acclimate parfaitement, aussi bien à la sécheresse du désert qu’à l’altitude des hauts plateaux. Lymphatique au repos, il bouillonne d’énergie dès qu’on le sollicite. Un faux tempérament froid qui, mêlé à une intelligence étonnante, en fait le cheval d’instruction idéal.