A y regarder de plus près, les signes évoqués, pour la plupart féminins avec pour chef de fil le losange, puisent dans la symbolique de l’union femme/homme. Rencontre, accouplement, grossesse, enfantement, cycle de la vie et protection prophylactique y sont contés dans une poésie où les vers sont libres comme l’air. Le X par exemple exprime un corps de femme prêt à concevoir, quand le losange à double crochet lui, représente la matrice maternelle. Les symboles masculins occupent l’espace différemment, encadrant généralement les signes féminins. Ils sont le plus souvent représentés sous forme d’échelles, de traits et de droites. Des motifs qui ont pour base le chiffre trois (peigne à trois dents, deux bagues autour d’un anneaux, triple barre,…). Trois symbolisant, rappelons-le, la vie dans son état d’émergence. Autre signe récurrent et phallique : la ligne ondulée, représentant le serpent, très présent en Méditerranée et en Orient depuis le néolithique.
Quelle magie tout de même que recèle cette connaissance enfouie et menacée par l’oubli ! Fort heureusement, certaines femmes continuent d'en entretenir le savoir-faire, derrière leurs métiers à tisser rudimentaires aux sommets des flans de l’Atlas. Elles codent au fil de laine, plutôt qu'elles ne transposent, un monde de préoccupations aussi évidentes qu’indéchiffrables pour nous autres, observateurs ignorants des pouvoirs qu’ont les formes de transformer la réalité.