Courir, oui, mais pour aller où ?

La confiance en soi se construit

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point », disait La Fontaine. Le joggeur, lui, a une version un peu différente : « Rien ne sert de courir, il faut savoir où l’on va et pourquoi on y va ». Les réponses sont relativement simples : on court parce qu’on a besoin de se surpasser et parce que cela fait du bien au corps et à l’esprit.

Chaque année au mois de janvier, c’est la même chose : on prend de bonnes résolutions. Mais dès février, on les a oubliées. Pourtant, l’idée est bonne : se fixer des objectifs à atteindre est la meilleure façon d’avancer. Malheureusement, les bonnes résolutions se dissolvent souvent dans la procrastination. Lorsqu’on court, c’est pareil : on a besoin d’avoir un objectif. Mais il est évident que celui-ci n’est pas le même selon qu’on court en compétition ou pour son bon plaisir.

Le compétiteur qui s’aligne au départ d’un 100 mètres ou d’un marathon a pour but premier d’arriver avant ses adversaires. Il court aussi contre les secondes du chronomètre pour battre un record et connaître la gloire.

Le joggeur du dimanche, lui, cherche surtout à entretenir sa forme physique et à repousser ses propres limites, en courant chaque fois plus longtemps ou plus vite.

Courir vers le bonheur

Si la poursuite de ces objectifs est généralement inconsciente, la science apporte un intéressant éclairage complémentaire sur les motivations des coureurs.

En 1970, les chercheurs Hans Kosterlitz et John Hugues ont découvert une hormone qui s’appelle l’endorphine. Produite par le corps humain lorsqu’il exerce une activité physique, elle a un effet anesthésiant et euphorisant.

Les sports d’endurance, et notamment la course à pied, sont considérés comme les plus « endorphinogènes » : plus l’effort est long et intense, plus on produit de l’endorphine et moins on ressent la douleur et la fatigue. Cela amène le coureur dans un état de plaisir qui peut aller jusqu’à une euphorie, que les Américains appellent le « runner’s high ».

Ce phénomène est d’autant plus fort que, pendant un jogging, l’organisme ne se contente pas de sécréter les hormones du bonheur. Il élimine également les hormones du stress comme l’adrénaline.

Produire plus d’endorphine et moins d’adrénaline : voilà deux bonnes raisons de courir.

Mais attention, on y prend vite plaisir et la course peut avoir chez certains le même effet qu’une drogue.