Inspiration, expiration. Voilà ce que mimeraient la plupart si on leur demandait ce que signifie Respirer. Comment donc ne pas confondre vie et survie lorsque nos propres mouvements de diaphragme nous dupent ?
Inspiration, expiration. Voilà ce que mimeraient la plupart si on leur demandait ce que signifie Respirer. Comment donc ne pas confondre vie et survie lorsque nos propres mouvements de diaphragme nous dupent ?
Si le Yoga, le taoïsme ou encore le bouddhisme connaissent, depuis quelques années, un succès stupéfiant auprès de professionnels surmenés, de jeunes rebelles, d’hommes et de femmes en quête de Soi face au géant Gargantua que devient le monde, c’est grâce à leur principe commun : manier l’art du souffle. Certes, ces philosophies millénaires recèlent chacune un enseignement propre, mais puisent toutes dans une seule et même source : la culture de l’esprit, souffle de la vie. Si tout ce beau monde semble y prêter corps et âme, c’est qu’inspirer et respirer ne sont en vérité, que les notions de base d’un corps tenant debout, grande victime d’une farce de la vie. L’agonie de la conscience y est pour beaucoup.
Dans le Yoga, concentrer pleinement son esprit dans la maîtrise des postures est la clé permettant de convertir matière en énergie, et donc sculpter sa masse corporelle. Respirer y est à la fois une alchimie de rythme, de profondeur et de délicatesse qui recrée, au sein du corps, l’espace nécessaire où tout se reconstruit à nouveau. Dans certaines pratiques méditatives dites de pleine conscience, respirer consiste à imiter l’oiseau. Pour s’envoler, ce maître en la matière fait circuler l’air jusqu’à ses orteils. Ainsi, dans un rythme court et dynamique, on inspire et on expire en imitant le battement d’ailes du volatile. Ce qui permet à l’esprit, d’après l’expérience de certains, de se détacher du corps, exactement comme l’oiseau du sol.
« Le vide est plein d’énergie », fondement de la physique moderne dite « quantique », est au cœur de la philosophie taoïste depuis des siècles. Les pratiques de Tai Chi et Qi Gong qui en découlent, enseignent comment la respiration consciente permet de toucher, ressentir et capturer cette énergie infinie qui anime le vide tel que perçu par nos cinq sens. Un savoir inné qui a permis aux esprits éclairés d’antan de cultiver leur pouvoir d’autoguérison par la régulation des ondes intérieures et extérieures. Ce qui nous est complètement étranger à l’heure d’aujourd’hui.
Combien sont vraiment conscients aux volants de leurs voitures, au supermarché, dans un repas en famille ou pendant l’exercice de leurs tâches professionnelles et quotidiennes ? Chez les Hommes modernes que nous sommes, force est de constater que la conscience est davantage un sujet de débat que d’expérimentation. La science elle-même en atteste : 10% serait ce que l’être-humain utilise consciemment de son potentiel cervical. Ce qui laisserait entendre que nous sommes absents de nous-mêmes 90% du temps. Toutes nos actions sont ainsi orchestrées par un corps conditionné dont les organes et les membres, le nez y compris, fonctionnent par procuration. Il convient alors de se demander qui tient les rênes ?