TREKKING : Comment bien s’organiser ?

« Le départ de l’évolution humaine n’a pas été pris par le cerveau mais par les pieds. », écrit le paléoanthropologue André Leroi-Gourhan. La marche est gravée telle une formule au cœur de notre ADN. Révérence tirée à tous les passionnés de randonnée et coup de boost aux fainéants assistés ! Sachez, heureux lecteurs, que se préparer mentalement, physiquement et matériellement avant de partir en cavale double votre motivation ! Cap donc sur les must-do !

Mentalement.

Vous le savez peut-être déjà : parfois, il faut avoir effectué plusieurs randonnées ou promenades avant de prendre conscience du lien étonnant cerveau-pieds ! Comme le dépeint si finement Montaigne : « l’esprit ne va si les jambes ne l’agitent ». Vous marchez, donc vous pensez. C’est d’ailleurs l’une des principales quêtes du randonneur avéré au départ de son trek : la marche intérieure. Bien que pour la majorité, se préparer mentalement pour un trek s’arrête à tracer un plan et un circuit de randonnée infaillibles, l’essentiel se cache pourtant dans la raison même du trek. Pourquoi marcher-vous ? Si vous savez répondre avec clairvoyance à cette question, vous êtes déjà prêt à enfiler vos baskets ! Ça s’appelle « le premier pas » : celui qui compte le plus et qui a lieu avant même de le faire. Une fois clarifié, vous êtes partis pour fixer les objectifs de votre projet : lieu, durée, solo ou en groupe, programme, etc.

Physiquement.

A moins qu’une catastrophe ne vous contraigne à fuir subitement votre cocon pour rejoindre les hauts plateaux à la marche, un trek nécessite une préparation physique, d’autant plus si se mettre debout est le seul sport que vous pratiquiez jusque-là. Détendez-vous, car marcher 30 minutes par jour un mois avant votre aventure, suffit amplement à vous mettre au point. En marge, sachez qu’accomplir 10 000 pas par jour, équivaut à une séance complète en salle de gym. La marche étant le sport à faible intensité qui travaille le mieux votre endurance, tonifie et sculpte vos muscles tout en vous débarrassant de vos toxines ! Ça vaut le coup d’en faire une routine, non ?!

Matériellement.

  • Votre sac : il ne doit pas peser plus de 1/5 de votre poids (soit 20%) et doit idéalement inclure une ceinture ventrale, aidant à soulager votre dos et vos épaules d’au moins 70% du poids total. Ne sous-estimez pas non plus les bâtons pour randonnée ; en plus de vous faire économiser 30% de votre énergie, ils vous aident à maintenir votre équilibre (réglez à hauteur de 0,7 fois votre taille). Astuce : portez-le durant votre marche préparatoire afin d’en tester le confort.
  • Vos chaussures : surtout pas de nouvelle paire ! Il faut les avoir portées plusieurs fois afin de les assouplir. Essayez-les également en fin de journée, lorsque vos pieds sont encore un peu gonflés, avec une paire de chaussettes adaptée afin de reproduire les conditions d’un vrai trek. Prévoyez des tongs ou des sandales pour détendre vos pieds le soir.
  • Vos vêtements : à moins que vous ne soyez de la lignée de Robinson Crusoé, adoptez donc le système à 3 couches : 1 vêtement près du corps (fibre synthétique ou laine Mérinos) pour évacuer la transpiration ; un vêtement intermédiaire (polaire) qui vous garde au chaud ; un vêtement externe (imperméable qui laisse passer la transpiration) vous protégeant de la pluie, du vent ou de la neige. Sans oublier les classiques : gants, bonnet, tenue chaude.
  • Trousse de survie : vous les connaissez déjà, ce sont les joyaux généralement négligés : couteau suisse, lampe frontale, carte, boussole, montre, briquet, chargeur mobile ou batterie de secours, piles, fils et aiguilles, sachets en plastique, sifflet, kit piqûres/morsures, médicaments de base, pansements, crème anti-inflammatoire, …

5 choses que vous ignoriez sur le trekking :

5) Trek signifierait « Migration » : avant de désigner la randonnée dans sa dimension large, « trek » est d’origine africaine. Le mot émerge suite à l’épisode de grande migration sud-africaine entre 1834 et 1852 des Voortrekkers fuyant la domination britannique de la colonie du Cap, en direction du Transvaal et du Natal en caravanes.

4) Je marche donc je pense : si selon Descartes, la pensée fait l’être, la marche elle, fait la pensée ! C’est ce que démontre en tout cas la récente étude menée par des chercheurs de l’Université des Hautes-Terres du Nouveau –Mexique (NMHI) ! Marcher active des ondes de pression à travers les artères qui modifient jusqu’à augmenter même l’apport de sang au cerveau.

3) Marcher améliore la vue : étonnant, n’est-ce pas ? La marche aiderait à combattre les glaucomes qui se développent suite à une surproduction de fluides dans l’oeil et remontent ainsi la pression à l’intérieur, ce qui affecte le nerf optique et provoque une déficience visuelle. Résultat : marcher détend vos yeux !

2) Marcher prévient la maladie d’Alzheimer : une étude effectuée à l’Université de Kansas révèle que les exercices aérobiques à faible intensité tels que le trekking réduisait le risque de souffrir l’Alzheimer, notamment en stimulant la production de produits chimiques bénéfiques pour le cerveau et en entretenant les vaisseaux sanguins neuraux et cellulaires.

1) La marche rythmée prévient le diabète : avec une meilleure efficacité de la course ! La récente étude de Université de Duke le prouve en tout cas. Menée sur un échantillon de trekkeurs durant six mois, les sujets ont démontré une amélioration significative dans la tolérance au glucose ou l’absorption de sucre par les cellules, six fois plus grande que celle d’un groupe de coureurs.